Pourquoi la disparition d’un symptôme n’est pas guérison ?

POURQUOI LA DISPARITION D’ UN SYMPTÔME N’ EST PAS GUERISON ?

Nos symptômes n’en font qu’à leur tête ? Pas tout-à-fait.
Ils nous mènent où ils veulent ? Pas exactement.
Mais personne ne veut être malade ou malheureux, on subit la maladie et le malheur sans le faire exprès ? Oui et non.
Mais enfin personne ne veut être malheureux : je ne veux pas être malade, je ne veux pas divorcer, je ne veux pas manquer d’ argent etc. Oui oui bien sûr et pourtant …..ça n’est pas si simple. Par exemple quand je dors je veux faire de beaux rêves, et voilà que j’ai fait un cauchemar. Bizarre non ? Quel est ce monde étrange qui m’ habite et qui ne fait pas ce que je veux ?

« NE TOUCHE PAS A MON POTE SYMPTOME « 

Ce que ma pratique clinique m’a appris pendant plus de quarante, coachée par le séminaire et la supervision avec Françoise Dolto, est qu’il ne faut pas toucher au symptôme du patient, qu’il soit adulte ou enfant. Si on s’est fabriqué un symptôme , c’est qu’on en a « besoin », inconsciemment bien sûr, car consciemment on en souffre et on veut s’en débarrasser.
Lorsque Conscient et Inconscient ne sont pas d’accord et marchent en sens inverse, c’est ce qui fait symptôme.
Faire disparaître un symptôme, ce n’est généralement pas très difficile *** mais fort dangereux. Car dans ce conflit entre Conscient qui veut supprimer un symptôme, et Inconscient qui veut le garder, c’est toujours l’inconscient qui gagne ! C’est à dire que les raisons inconscientes pour lesquelles il a eu besoin de ce symptôme, restent et donc le symptôme va se déplacer. (par exemple vous n’aurez plus peur des chiens mais vous aurez un ulcère gastrique).
Voilà pourquoi disparition d’un symptôme n’est pas guérison.
La vraie question est donc de résoudre ce « besoin » inconscient d’avoir tel symptôme.

***Généralement en quelques semaines de thérapie , le symptôme s’ atténue ou disparaît sans que rien ne soit réglé. Par exemple , une patiente venue en thérapie pour un problème de chute de cheveux, très rapidement l’état de sa chevelure s’améliore, mais fort heureusement chemin faisant on a pu repérer que ce symptôme n’était que l’arbre qui cachait la forêt ! Débroussailler cette forêt pour désamorcer le « besoin » de symptôme, voilà ce qu’il a fallu faire pour éviter que ce besoin n’éclate comme une bombe avec des dégâts imprévisibles, Même si on veut que tout aille vite, il faut savoir donner du temps au temps, Souvenez vous du « Lièvre et la Tortue » de Jean de La Fontaine.

N.B. : De petites impatiences peuvent conduire à une grande imprudence (L. De Vinci)