DIVORCE

À propos de la vie de couple, il est sorti dans les années 60 un film, ou plutôt deux films, qui racontent la même histoire, dans un des films raconté par la femme et dans l’autre raconté par le mari. La même histoire, mais deux films différents. « La vie conjugale 1  » et « La vie conjugale 2 « . Ils ont divorcé après avoir vécu ensemble une vie qui n’est pas la même pour l’un et l’autre. Chacun sa subjectivité, chacun son univers, chacun ses fantasmes, chacun voit la vie à travers le prisme de ses lunettes. Si on y prend garde, un fossé se creuse entre ce qui devient deux continents étrangers l’un à l’autre, et parfois trop tard pour créer des passerelles praticables. La communication véritable n’existe pas selon Jacques Lacan, c’est-à-dire que nous mettons tous des images, des significations différentes dans notre langage. C’est comme cela qu’un couple qui voulait acheter « une petite maison » a vécu un malentendu : quand ils sont allés voir cette « petite maison » sélectionnée par la femme, le mari a hurlé de stupeur « mais tu es folle, c’est un château ! ». En effet, madame avait vécu en fille unique dans le manoir de ses parents, alors que monsieur, enfant de famille nombreuse, avait vécu dans un petit appartement d’HLM. Leur cadre de référence était fort différent, et « petite maison » ne veut pas dire la même chose pour l’un et pour l’autre. C’est dans ces perpétuels malentendus que nous vivons. C’est notre lot, êtres de langage. Aussi nos actes témoignent d’avantage de qui on est, plutôt que ce que l’on dit qui est forcément compris par l’autre autrement que ce que l’on voulait dire. D’où la nécessité d’être clair sur nos actes. Et de tenir compte des actes de l’autre, mari ou femme. La vie de couple en dépend. À trop s’attacher aux paroles conscientes, on passe à côté de la vérité de l’être. « Parole, parole, parole  » chantait Dalida, et pour cause ! Ne pas juger l’autre sur ce qu’il dit, mais sur ce qu’il fait. Ne pas juger, c’est encore mieux. Mais on peut apprécier ce que fait l’autre ou pas. Et répondre en fonction de notre choix. C’est très important de réagir selon ce qui nous a plu ou déplu. c’est ainsi que la relation s’ajuste. Faute de cela, on va de malentendu en malentendu, et pour un couple , avec le divorce à la clef. Pour éviter cela, on peut évoquer l’image de la souris de laboratoire qu’on met dans un labyrinthe : pour qu’elle trouve le bon chemin de la sortie, si elle se trompe, elle a une décharge électrique, si elle est sur le bon chemin, elle trouve du gruyère. Si on ne réagit pas en fonction de ce qui nous convient ou pas, l’autre ne peut pas trouver le bon chemin vers nous. Et si cette non-réaction est chronique, ça mène à coup sûr au divorce ou à la maladie, la somatisation étant une autre sortie possible, ce qui est un divorce avec nous même.  

https://www.doctolib.fr/psychologue/paris/hourik-clo-zakarian