Les Médicaments

On entend beaucoup de choses à propos des médicaments : soit qu’ils seraient là pour résoudre tous les symptômes et qu’en dehors d’eux il n’y aurait point de salut , soit au contraire pour les dénigrer et les rejeter car ils seraient nocifs et donc à éviter.

Ces attitudes extrêmes peuvent jeter le trouble dans les esprits. Quelques mises au point peuvent être utiles.

Je citerai à ce propos un passage de l’excellent livre de la gynécologue le Docteur Danièle Flaumenbaum «Femmes désirées, femmes désirantes» : “Les médicaments soignent, ils n’apportent pas la solution définitive. Si les troubles reviennent répétitivement cela ne veut pas dire que les médicaments sont inefficaces. On peut être très vite guéri.

Ce qu’on doit comprendre c’est que les médicaments ne sont pas capables d’empêcher que ça revienne : ils savent soigner quand on est malade, ils ne savent pas toucher au processus qui provoque la récidive. On ne peut pas leur demander ce qui n’est pas en leur pouvoir.

 La médecine occidentale est une magnifique médecine essentiellement focalisée sur la maladie et ses symptômes. Quand la maladie récidive, on ne peut plus faire abstraction du malade, de son histoire, de ce qu’il est, car, dans tous les cas, la maladie récidivante est une expression propre à sa personnalité. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle revient de façon répétitive.

Il faut donc considérer différemment le problème quand une maladie est aiguë ou qu’elle devient récidivante et chronique.” On ne peut être plus clair.

C’est donc là que le psychologue clinicien – dont c’est la spécialité- intervient, en complément de la thérapeutique médicale. Nous serons donc le plus souvent dans le cadre d’une double prise en charge car ces deux approches ne s’excluent pas mais se complètent.

Pour des raisons d’efficacité et d’éthique que je ne développerai pas ici, il est aussi indispensable que cette double approche ne soit pas faite avec le même soignant : celui qui prescrit, hospitalise, donne des arrêt de travail etc, autrement dit le médecin, ne doit pas être la même personne que celle avec qui s’entreprend la démarche psychologique.

Ce n’est pas seulement une question de compétence, car le professionnel pourrait avoir les deux formations, c’est plutôt que le mélange des genres a des contre indications techniques et éthiques. C’est pour cela que la double prise en charge est indispensable.

Hourik-Clo ZAKARIAN